
Maurice Pons, Les saisons, éd. Christian Bourgois, 7,50€
Voici l’un de mes livres cultes !
L’histoire folle et dérangeante de Simon le voyageur. D’un village à deux saisons, de villageois plus fous les uns que les autres. Incontestablement un grand livre.
Serez-vous capable de passer l’hiver de gel bleu dans ce village ?
Olivier
Anne-Laure Bondoux, L’Aube sera grandiose, éd. folio, 6,7€
Sans explications, Tatiania embarque sa fille Nine vers une destination inconnue, une cabane isolée au bord d’un lac. Ce que Nine ne sait pas encore, c’est que sa mère s’apprête à lui dévoiler un passé soigneusement caché. Qui sont Octo, Orion et Rose-Aimée, dont les photos ornent les murs de cette mystérieuse cabane ? Pourquoi Tatiana a-t-elle attendu cette soirée pour briser le secret de ses origines ? Commence alors une nuit entière de révélations. Flashbacks dans les années 70, 80 et 90, souvenirs souvent drôles, parfois tragiques, personnages flamboyants… Nine découvre un incroyable roman familial. Quand l’aube se lèvera sur le lac, plus rien ne sera comme avant.
Un de ces romans qu’on ne peut lâcher et dont les personnages nous habitent longtemps !
Sophie
Grégoire Hervier, Dark was the night, éd. Au diable Vauvert, 7€
S’il y a bien une chose qui m’a manqué dans mon confinement dans ma vieille baraque à la campagne, c’est la musique. Pas de radio, pas d’enceinte, pas mieux qu’un peu de 3G en terme d’internet… alors un grand merci à Grégoire Hervier pour ce petit récit autour de la mystérieuse 30e chanson de Robert Johnson ! Quand on lit ces pages, c’est comme écouter ces vieux blues fabuleux en direct.
Sophie
Stéphane Larue, Le plongeur, éd. Points, 8,30€
Notre héros, addict aux machines à sous et endetté jusqu’au cou, accepte le boulot de plongeur dans un grand restaurant.
Je dois avoir quelque chose avec le Canada en ce moment, mais avec ce livre là je suis en amour total. Ce type et moi, on se connaît bien. Cet Arturo Bandini contemporain c’est un chum avec qui j’ai déjà passé beaucoup de soirées à essayer de sortir de la marde dans laquelle nous étions. Je ne lis pas, je rentre en hypnose, j’y suis dans sa cuisine, dans ce bar où tous se réunissent après le service, j’y suis devant cette fucking machine à sous. Camarades, “Le plongeur” est un grand livre et Stéphane Larue, la prochaine tournée est pour moi.
Olivier&Sophie
Paul Kawczak, Ténèbre, éd. La Peuplade, 19€
« Tu me découpes et je t’ai toujours aimé. »
Certainement l’un des meilleurs livres de ces cinq dernières années.
Olivier
Douin de Lavesne, Trubert, éd. Lurlure, 18€
Poème inclassable écrit à la fin du XIIIe siècle, « Trubert » est une fable savoureusement drôle qui se déguste d’une traite. La méchanceté de notre héros semble si naïve et gratuite qu’elle en devient une forme d’art lorsqu’elle s’exerce contre les puissants de son temps.
A lire sans modération pour se bidonner aux frais du duc et de la duchesse !
Sophie
Armel Job, Le bon coupable, éd. de la Belle Etoile, 8,90€
Le village de La Malemaison est le théâtre d’un effroyable accident, sans témoins, à une heure où seules deux voitures semblent l’avoir traversé. Les trajectoires des deux conducteurs, que tout oppose, vont alors se croiser et rencontrer celles des habitants et de la famille de la victime.
Armel Job nous propose une plongée dans l’âme et dans le coeur de tous ceux qui, à leur manière, ont participé à ce drame. Dans un récit passionnant et déconcertant, dénué de mélodrame, « Le bon coupable » est tout simplement une histoire de gens ordinaires confrontés à leurs démons.
Sophie
Kate Chopin, Une Femme respectable, éd. de la Bellle Etoile, 13,50€
Ce recueil réunit les plus belles nouvelles de Kate Chopin et un poème. Intemporelle et dans une écriture d’une beauté subtile, Kate Chopin met souvent en scène des femmes qui aspirent à exister comme individu, à exprimer leurs désirs et trouver une reconnaissance sociale, à braver les limites. Ces nouvelles se lisent lentement, comme on déguste une gourmandise ou on admire un tableau… et se relisent.
A découvrir !
Sophie
André Barba, Une république lumineuse, éd. Christian Bourgois, 18€
A San Cristobal, en 1993, une bande d’enfants venue de nulle part envahit la ville. Très vite, la situation va dégénérer. D’où viennent ces enfants, qui sont-ils et que sont-ils devenus dans cette jungle qui semble les avoir avalés ?
Un roman dérangeant et furieusement intelligent qui bouleverse nos idées préconçues sur l’enfance.
Olivier
Claudie Hunzinger, Les Grands cerfs, éd. Grasset, 17 €
Sans qu’on sache ce qui est autobiographique ou ce qui est totalement romancé, nous voilà embarqués avec Pamina et son compagnon dans une vieille ferme en bordure de forêt, un coin sauvage préservé de l’agitation humaine. Un coin de forêt que les cerfs ont choisi comme un refuge. Initiée par un photographe qui les suit et les connait comme des familiers, Pamina va se mettre à les pister, les attendre, les observer, le jour, la nuit, sous le soleil ou sous la pluie battante. Mais est-il vraiment encore possible, dans nos forêts, de rester loin des hommes, et des chasseurs ?
C’est un sublime roman plein de poésie mais aussi de sauvagerie et de rage qui nous est offert par Claudie Hunziger !
Coup de cœur de Sophie
Harry Crews, Pequenots, éd. Finitude, 23 €
Harry Crews reste l’un des mes auteurs cultes, alors lorsque Finitude sort des textes journalistiques inédits en France du maestro, vous vous doutez bien que je me suis jeté dessus. Outre que l’ouvrage est en lui-même magnifique, c’est un bonheur presque émouvant que de retrouver ce qui fait l’essence du bonhomme : cette manière si caractéristique de gratter l’os du quotidien. Crews nous raconte sa vasectomie, Charles Bronson, les forains, la bagnole, c’est tordant et tordu, ça grince et toujours ça fait mouche. Chui bien content de retrouver mon vieux pote Harry.
Olivier
Jean-Laurent Del Socorro, Je suis fille de rage, éd. ActuSF, 23,9 €
La Guerre de Sécession vue par une multitude de personnages : des soldats et des civils du Nord comme du Sud, des « hommes de rien » comme ceux qui croient faire le monde, des blancs comme des noirs. Et la Guerre de Sécession a fait tant de morts qu’il est sans doute normal que la Mort traîne dans le bureau de Lincoln…
Alternant écrits de l’époques, dépêches militaires ou extraits de journaux, et pur roman historique, de batailles en combats au Sénat, « Je suis fille de rage » est avant tout un grand roman à dévorer !
Sophie
Marie-Andrée Gill, Chauffer le dehors, éd. La Peuplade, 15 €
« J’aurais voulu qu’on se braconne encore un peu,
que tu recouses la fourrure avec tes mitaines,
que tu me twistes le cœur correct tsé come on
remet un cadre droit ; je t’aurais montré que je sais
sourire moi avec ça moi la carcasse du mot anxiété »
J’voudrais pas en faire des tonnes mais ce recueil-là c’est comme lorsque l’on boit un soda pétillant très vite et très frais, ça finit par vous brûler la bouche et vous êtes content.
Coup de cœur d’Olivier !
Stéphane Larue, Le Plongeur, éd. Le Quartanier, 22 €
Notre héros, addict aux machines à sous et endetté jusqu’au cou, accepte le boulot de plongeur dans un grand restaurant.
Je dois avoir quelque chose avec le Canada en ce moment, mais avec ce livre-là je suis en amour total. Ce type et moi, on se connaît bien. Cet Arturo Bandini contemporain c’est un chum avec qui j’ai déjà passé beaucoup de soirées à essayer de sortir de la marde dans laquelle nous étions. Je ne lis pas, je rentre en hypnose, j’y suis dans sa cuisine, dans ce bar où tous se réunissent après le service, j’y suis devant cette fucking machine à sous. Camarades Le plongeur est un grand livre.
Coup de cœur d’Olivier !
Pat Conroy, Le Prince des marées, éd. Albin Michel, 24,9 €
Saperlipopette, ça fait combien de temps que je l’attends cette réédition ?! Un sacré bail pour sûr, et ça y est cette fois il est bien là et pour Noël en plus, bande de sacrés veinards.
L’histoire ? Tom va nous raconter toute son enfance dans le sud des États-Unis avec sa sœur et son grand frère (Luke, c’est mon personnage préféré, sans concession) entre un père violent et alcoolo et une mère complètement mytho. Glauque ? Non c’est puissant, évocateur, c’est comme si vous étiez à l’intérieur d’une tempête, avec parfois des accalmies qui sont autant d’îles à visiter (l’histoire de Tom avec la psy de sa sœur) et le bateau repart, on s’accroche très fort, on chiale parfois, on crie souvent, mais putain que c’est bon.
Je crois que vous avez compris que j’avais beaucoup, beaucoup aimé.
Olivier
Tout est dit et j’en pense exactement la même chose…
Sophie
Coup de cœur de vos deux libraires !
Carlos Ruiz Zafon, L’Ombre du vent, éd. Actes Sud, 22 €
Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, « ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon – Daniel Sempere, le narrateur – dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d’occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération. Il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l’entraîner dans un labyrinthe d’aventures et de secrets « enterrés dans l’âme de la ville » : L’Ombre du vent.
Je crois qu’aujourd’hui nous pourrions former un club de ceux qui ont lu « L’ombre du vent » et nous irons tous boire un verre dans un immense bar oublié.
Coup de cœur de vos deux libraires !
Olga Tokarczuk, Sur les ossements des morts, éd. Libretto, 9,70 €
Entre roman noir, polar écologique ou fantastique, portrait sociologique d’un village reculé de Pologne, voici un roman qui m’avait marquée et intriguée. Un bonheur de voir son autrice récompensée par le Nobel !
Sophie
Valérie Manteau, Le Sillon, éd. Le Tripode, 9 €
« Ce n’est pas nous qui avons inventé cette coutume, elle existe de toute éternité, depuis toujours, les oiseleurs capturent les oiseaux et les gens d’Istanbul les remettent en liberté. […] » (Yashar Kemal, cité dans Le Sillon). Une jeune femme rejoint son amant à Istanbul. Alors que la ville se défait au rythme de ses contradictions et de la violence d’État, d’aucuns luttent encore pour leur liberté. Elle-même découvre, au fil de ses errances, l’histoire de Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie assassiné pour avoir défendu un idéal de paix.
Entre autofiction, récit journalistique et pur roman, c’est brillant et poignant.
Un énorme coup de cœur d’Olivier !